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VICHÈRES
Il aura fallu la crise pétrolière dans les années 70, les
crises économiques et la grande sécheresse de 1976 pour que la
population et les autorités prennent conscience qu'il fallait
sauvegarder l'espace agricole pour remplir la casserole «au cas où»,
et garder cette contrée attrayante aux
touristes. |
Photo avant
le reboisement de 1960.
C'est ainsi que sous l'impulsion de quelques terriens
passionnés d'élevage, on a construit une centrale laitière et une
douzaine de fermes aux abords des villages; on a aussi remis au goût
du jour les alpages et leurs accès.
Face à cette nouvelle situation et avec la venue rapide de la
mécanisation, |
| la
municipalité faisait élargir des servitudes et créer quelques
chemins.
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On a rencontré de multiples
difficultés pour les expropriations et pour créer l'accès à chaque
parcelle, vu les morcellements successifs apparus au fil des
générations.
Sapins et mélèzes montent la
garde. |
MONSIEUR GUY GENOUD
Un Conseiller d'Etat (1969 - 1985) et aux Etats
(1975 - 1987) à l'écoute du peuple. Un ardent défenseur de la terre
nourricière. Un membre du syndicat hors du
commun. |
Il nous a tous laissés
orphelins depuis le jour de Pâques et c'était en 1987 déjà. Jour de
chagrin et grande tristesse sur tous les visages de la vallée et
bien au-delà, mais consolation et espoir dans la certitude qu'il est
fêté dans le Ciel et que de là-haut, il veille encore mieux sur sa
montagne et ses habitants.
Monsieur Guy Genoud est arrivé au Conseil d'Etat en 1969, au
moment où l'agriculture se trouvait à un tournant décisif. Il le
savait et a su l'orienter vers son développement pour le troisième
millénaire, en s'engageant dans tous les secteurs. Attaché à la
montagne, il va s'attaquer à un vaste programme de sauvetage contre
l'abandon quasi général des vallées. S'appuyant sur les |
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les expériences du passé, et
les transposant dans un avenir dont il était seul capable de tracer
les contours, il lançait l'idée des étables en consortage et
déclenchait l'action «100», c'est-à-dire la construction de 100
fermes dans les vallées du Valais. Un succès total puisque l'on
compte près de 400 constructions
aujourd'hui.
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. Il s'engageait à fond
dans une opération vitale: les remaniements parcellaires et les
améliorations foncières. Parallèlement, M. Guy Genoud s'employa à
stimuler la formation professionnelle par le soutien à l'Ecole
d'agriculture et ménagère de Châteauneuf et la formation continue
dans les associations paysannes et autres centres de formation. Il
fonda la Chambre valaisanne d'agriculture dont il fut le premier
président. M. Guy Genoud aimait
la terre et sut nous la faire aimer. dans son discours d'adieu à
l'agriculture, il nous formulait les règles:
courage-solidarité-engagement. |
Le Conseil communal a donc
décidé en séance du 16.01.1981 de requérir auprès du Conseil d'Etat
une étude en vue de la réalisation du remaniement parcellaire
intégral de la zone agricole de Liddes. Après évaluation de la
situation, le Département cantonal concerné prononçait l'opportunité
d'effectuer le remaniement parcellaire intégral. La commune devenait
un syndicat d'initiative qui, avec le concours du bureau technique
Lonfat-Borgeat, a établi et mis en consultation un avant projet
détaillé des ouvrages à réaliser (chemins, irrigation, stabilisation
de terrains) avec devis et rapports y relatifs. Ceci a provoqué des
débats assez vifs et pour mémoire il est intéressant de consulter
les quelques coupures de presse
ci-après: |
Le 7 mai
1983, les propriétaires concernés acceptaient la réalisation du
projet par un vote nettement favorable puisque sur 310 chapitres
ayant participé au vote, 192 ont dit «oui» avec 279 hectares. 118
ont dit «non» avec 125 hectares.
Le même soir, forte de cette volonté populaire,
une assemblée constituante présidée par le sous-préfet M. René
Berthod, adoptait les statuts du syndicat par 145 «oui» contre 33
«non» et désignait à sa tête un comité de 7
membres. |
M. Bernard
Chanton, responsable des travaux géométriques, en «séminaire» avec
M. René Gex-Fabry, chef de l'Office cantonal du crédit agricole (au
centre), et M. Bernard Jollien, responsable auprès de l'Office
cantonal des améliorations foncières.
A l'instar de «l'Illustré», on peut sans autre
remettre la Rose à M. René Berthod qui s'est illustré ce soir-là en
déjouant les assauts de certains propriétaires, bien décidés à faire
capoter l'adoption des statuts. Il lui fallut la garde de tous les
agents du poste de police d'Orsières et après 6 heures «seulement»
de débat animé, tout était rentré dans l'ordre. La commission
cantonale, présidée par la |
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Députée Marie-Josèphe
Solioz, présentait le projet au Grand Conseil dont la composante
approuvait le décret à l'unanimité. Le service fédéral concerné
emboîtait le pas et prenait à charge près de la moitié du coût de
l'uvre.
C'est ainsi que le
1er octobre 1984 les travaux de génie civil
débutaient. Ceux-ci ont été divisés en 14 étapes traitées séparément
du point de vue des adjudications, de la réalisation et du
financement. La dernière a été terminée en 1998.
Il est à remarquer que durant la période assez
longue de la préparation à l'aboutissement du nouvel Etat, les
propriétaires ont pu bénéficier d'un temps de réflexion nécessaire
pour se préparer au changement et en ont profité pour mettre en
ordre leur chapitre, par le partage des nombreuses hoiries ou
copropriétés, voire effectuer les transferts aux héritiers. En
quelque sorte, le nouvel Etat a coïncidé avec un changement de
génération dans la titularisation des chapitres dans bien des
cas. | |